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Le blog d'Anzie !
27 juin 2009

Desesperates Expats

 

Trois ans de Japon. Une découverte d'un monde à part chez les expats. Quelques bribes qui me viennent, il y en aura d'autres...A prendre au second degré , en espérant ne vexer personne, ce n'est pas le but...Maintenant que je quitte Tokyo, j'ai largement diffusé le lien de ce blog chez les expats ( ouille !)

Respect pour les Bree, Lynette, Edie, Suzan, Gaby...Je vous ai toutes rencontrées en mieux ou en pire mais vous m'avez toutes apporté quelque chose, je n'en doute pas...

Pour commencer, quelques portraits de femmes d'expat, il s'agit de caricatures, toute ressemblance avec des personnes réelles serait pure coincidence, bien sûr...évidemment...nul doute...

 

Elle a débarqué dans le tourbillon de la vie Tokyoïte sans aucun repère et des enfants sur les bras à ne pas savoir quoi en faire. Forcément c'est sa première expatriation et elle ne réalisait pas encore le cadre de vie que la promotion de son mari allait lui offrir. Pourquoi rester modeste et simple quand on a les moyens. Franchement donner le bain au petit dernier c'est usant après une journée shopping. Accompagner les grands dans un parc c'est barbant. Les trajets d'école, c'est l'enfer ! Faire les courses, quelle horreur !!! C'est tellement plus facile de tout déléguer et en plus, entre nous, on fait une bonne action, grâce à la femme expatriée, des familles entières sont nourries dans les pays étrangers...Au bout d'un an, elle a complètement oublié sur quelle planète elle vivait avant d'être expatriée...

Elle passe d'expatriation en expatriation, ce qui lui donne un air supérieur, forcément, elle a tout vécu...donc normal qu'elle ne s'abaisse pas à dire bonjour à celles qui n'ont pas les mêmes valeurs...Puis surtout, ne pas commettre l'erreur de penser que le simple fait de vous avoir un jour parlé (par accident sûrement) fera de vous l'heureuse réceptrice de son sourire le lendemain. Au Japon, elle a  débarqué en terre conquise.Sûre que c'est aux japonais de se plier à ce qu'elle a décidé ELLE. Tout est critiquable dans ce pays d'accueil. Elle va remettre de l'ordre dans tout ça, à commencer par faire savoir haut et fort qui est son mari !

Elle court partout et on se demande après quoi. Impossible de vivre sans son agenda ou son portable collé à l'oreille.Elle a des tas et des tas de rendez-vous et de choses stressantes à faire. S'arrêter une demi-journée lui donne mal à la tête. Elle s'investit partout, prend des initiatives pour tout,court après les trains et le temps, a une organisation béton d'une superwoman qui n'a pas encore intégré qu'en expatriation, elle ne bossait plus ! Elle refuse d'être seulement "la maman de..."ou "la femme de..." non seulement , elle y parvient mais en plus c'est son mari qui est nommé par son prénom à elle, avec un "Monsieur" devant, quand-même...

Quelques perles ici et là :

"Ce qui est pénible à Tokyo, c'est le vent surtout quand tu es dans une  décapotable , ça décoiffe !"

"Aujourd'hui, c'est jour de repassage pour ma helper, faut que je pense à lui mettre la clim  "

"Deux années suivies dans le même lieu de vacances ? Pourquoi vous n'achetez pas quelque chose dans le coin ?"

"J'ai trouvé la solution pour que mon fils (18 mois) n'ait pas les mêmes chemises que tous les autres, il n'y a rien de mieux que la haute couture !"

"Je suis dégoûtée, mon fils de deux ans est monolingue"

"Ah bon, vous payez des factures ? Mais comment ça se fait ?"

"A Tokyo, les conditions d'expat sont minables, où veux-tu que je case mes meubles dans 200 m2 ?"

"Quelqu'un sait mettre une cafetière en marche ?"

"Bonjour, il fait quoi votre mari ? C'est quoi votre prénom ?"

 

En expatriation, ce qui est sympa ce sont les soirées. C'est quand-même chouette de pouvoir se retrouver à soixante dans un appart entre gens civilisés où personne ne renversera son verre. Et si par accident quelques gouttes de rouge font une tache quelque part, après un mouvement de panique interne, une personne cachée dans la cuisine depuis plusieurs heures fera son apparition avec la solution miracle : une éponge imbibée de ce qu'il faut et beaucoup d'huile de coude.

Personne n'aura l'audace de chanter, même bourré, un éclat de rire plus fort, est vite repéré. Un peu de tenue quand-même, on n'est pas chez les sauvages.

Il est de coutume d'inviter des locaux. On repèrera donc dans la masse française deux ou trois japonais, japonaises, histoire de montrer qu'on est bien intégré. Sauf que ces intrus auront bien du mal à trouver leur place au milieu de tous ces français trop occupés pour s'intéresser à leur présence.

Au bout d'une heure (ou deux ou trois), on peut avoir l'impression d'attendre encore le début de la soirée. C'est normal, il faut du temps pour intégrer qu'on est bien au coeur de l'action sans s'en rendre compte ! Parce qu'en réalité, il ne se passe pas grand chose. Après une première expérience, on se dit que ce n'était pas terrible et on attend la prochaine soirée avec enthousiasme... qui sera parfaitement identique !

Il y a quand-même un moment fort , c'est la distribution du cadeau commun offert aux organisateurs de la soirée ! Emotionnellement, c'est quelque chose ! Ceux qui reçoivent feront mine d'être étonnés, touchés, ravis et tout ça et tout ça alors que bien souvent ils auront choisi eux-mêmes ce qu'ils découvrent...Tout le monde le sait mais chut, c'est le moment de prendre le cliché inoubliable de l'ouverture des paquets !

En menant son enquête avant chaque grand soir, facile de se rendre compte que ça barbe des tas et des tas de gens. Mais ils s'y rendent quand-même, comme ça, ils peuvent dire entre eux que c'était nul ou carrément génial si la fête avait lieu chez la bonne copine ! Puis tout le monde est d'accord sur un point : être invité est toujours bon pour son égo. On ne va jamais se dire que c'est pour faire du nombre. C'est toujours un plaisir d'être sur la liste des invités, même quand on se demande où ils sont allés chercher notre nom et pourquoi nous ici ? Mais bon, l'essentiel est de dire ensuite qu'on y était à la soirée des Machins (puis regarde bien mes cernes sous les yeux, c'était mortel !)

Retour devant l'école, là où on trouve les plus beaux échantillons de femmes expatriées. Les premiers jours, on peut se demander s'il y a une cérémonie spéciale et s'il fallait mieux s'habiller pour l'occasion ? Non, non, les clans Cyrillus se pointeront tous les matins, tout en blondeur...(il parait même qu'on les retrouve devant toutes les écoles françaises du monde, si ce n'est pas merveilleux ça ! )

Tenue vestimentaire correcte exigée et discrétion appréciée.

Dès l'école maternelle, on se prépare à Polytechnique, c'est quand-même très important que son enfant de 3 ans et demi carbure parmi les meilleurs. C'est inadmissible, tous ces étrangers (japonais) qui débarquent dans les classes de nos enfants et font baisser le niveau. Si un jour, il y a un retour en France, ce sera forcément dans le privé.

Heureusement il y a les vacances pour oublier tous les soucis. Aussitôt l'école fermée, le club Med ouvre les bras pour prendre soin des chères têtes blondes. Difficile d'imaginer des vacances avec les mouflets collés aux basques, c'est pas une vie ça !

Tokyo se vide de ses familles françaises chaque vendredi soir de vacances scolaires.Honte à celles qui restent.Parce qu'ici, on ne pose pas la question :"Tu pars en vacances ?" mais directement :"Tu pars où pour les vacances ?"

Tokyo c'est la dure vie quotidienne.Ce n'est pas un lieu de vacances.Normal de s'enfuir vers d'autres terres dès le premier jour de vacances. A la rentrée, le cahier de vie de l'enfant sera plus joli. Puis c'est une grande ouverture d'esprit pour eux, quand on leur demande où ils sont partis pendant quinze jours , ils répondent :"Club med !", peu importe le pays...Si on leur demande comment était l'Australie, ils s'exclament  : "Il y avait des manèges dans l'hôtel !"

Il y a aussi des familles qui prennent le train pour ne s'offrir qu'une semaine de vacances quelque part au Japon. Là, ce sont les enfants qui râlent : "On n'a pas pris l'avion...c'est pas de vraies vacances !" mais il faut bien leur apprendre les vraies valeurs. La vie n'est pas toujours facile mon gars...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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